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Quatre astuces pour assouvir ses envies de voyage quand on est confiné (ou presque)

Il y a ceux qui, face à l'épidémie, tiennent le cap et gardent le moral. Et ceux qui n'y arrivent plus et rêvent d'ailleurs. Quatre idées pour s'évader depuis son canapé.

Par Anne-Laure Mignon


Confinements à répétition, couvre-feu, frontières fermées... Les Français supportent de moins en moins les restrictions de déplacement qu'impose la pandémie de Covid-19. C'est en tout cas ce dont témoignent les résultats d'une étude publiée en décembre dernier dans la revue scientifique internationale The Lancet Public Health. Le port du masque, les limitations de transports, le suivi numérique, passe encore. En revanche, la pilule passe beaucoup moins bien lorsqu'il s'agit de renoncer à ses projets d'escapades. Heureusement, Rodolphe Christin, sociologue et auteur de La vraie vie est ici. Voyager encore? (éditions Écosociété, 2020) et Ondine Peyron, psychologue et thérapeute nous aident à relativiser.


Se poser les bonnes questions

«Il existe mille et une raisons de voyager et d'avoir envie de voyager », commence Ondine Peyron. Nouvelles cultures, nouvelles coutumes, nouvelles odeurs, le voyage stimule notre corps et notre cerveau. Il satisfait notre curiosité, éveille nos sens et nous permet de tester nos limites. Mais aussi parfois, de fuir un quotidien trop monotone ou trop stressant. C'est là que le bât blesse. «L'idée du voyage comme palliatif de son mal-être me semble un peu dommage», explique la psychologue. «En effet, la porte de sortie qu'offrirait ici le voyage risque de n'être thérapeutique que le temps de sa durée».

Autrement dit, chassez le naturel, il reviendra au galop dès votre retour de vacances. Ce que confirme Rodolphe Christin. «S'il est nécessaire de partir loin pour se reposer, cela peut vouloir dire que la vie quotidienne est devenue insupportable». «Si c'est le cas, ce sont sur les raisons de cette pénibilité qu'il faudrait se pencher, et peut-être pas sur une échappatoire potentielle dans une contrée lointaine», complète Ondine Peyron. Avant de ruminer parce qu'il est impossible de voyager, on se pose donc les bonnes questions.



Éviter de tomber dans le piège de la routine

«Lorsqu’une personne est enfermée dans un schéma de routine trop rigide, trop répétitif, elle a du mal à en sortir de manière générale», indique la psychologue qui précise, «ainsi, elle risque d'être facilement déboussolée face à l'imprévu» (ici, la pandémie de Covid-19). À l’inverse, une personne qui laisse plus facilement de place au hasard va s'adapter plus rapidement à n'importe quelle situation. «Un couvre-feu à 18 heures ? Très bien, je vais donc plutôt travailler en soirée pour profiter de ma journée. Un nouveau confinement ? Cela va me permettre de faire quelques travaux dans ma cuisine. Impossible de se rendre à l'étranger ? Et si je passais quelques jours en Bretagne …». Pendant cette période particulière, Ondine Peyron invite à aller chercher dans nos propres ressources une créativité cachée : «Pour éviter que les jours ne se suivent et se ressemblent. Laissons notre imagination nous surprendre et venir bousculer notre routine».



Profiter local

«Si de tout temps, l'homme a été en mouvement, au XXIe siècle, le tourisme est devenu une habitude généralisée, une norme comportementale rendue possible par une facilité inédite de déplacement», rapporte le sociologue. Jusqu'à cette pandémie, qui a freiné cet élan d'un coup sec et entraîné une prise de conscience générale. «Au moins pour l'instant», constate l'auteur de plusieurs livres sur le tourisme. «On l'a d'ailleurs vu cet été, la majorité des Français ont voyagé en France», souligne à son tour Ondine Peyron. Les deux professionnels sont unanimes : plutôt que de jouer les éternels insatisfaits de ne pas pouvoir nous envoler loin, profitons du panel de paysages que nous avons à portée de main.



Se déconnecter

Au bord de l'eau, le long des plages paradisiaques de la baie préservée de Samaná en République dominicaine, le décrochage est total, le téléphone, de côté toute la journée. Ce qu'on n'aurait pas idée de faire chez soi. Et pourtant. «Il faudrait pouvoir se déconnecter. Par exemple, faire de sa chambre (ou au moins de son lit), une no wifi zone», recommande la thérapeute en analyse transactionnelle. «Du fait de ne pas avoir d'écran, on va alors dessiner, écrire, lire, ou même tout simplement rêvasser». Elle cite Louis-Ferdinand Céline. Après tout, «pour voyager [...] Il suffit de fermer les yeux».


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